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Les premiers occupants des bâtiments de la rue des Jésuites furent les Pères de la Compagnie de Jésus. Arrivés à Tournai en 1554, les Jésuites s’installèrent dans la « rue des Allemans » ou « de Babylone », ancienne « rue de la Vigne », à la fin du XVIe siècle. Leur collège fut inauguré en 1595.
Après la suppression de la Compagnie de Jésus par le pape Clément XIV en 1773, le collège tournaisien fut mis en vente et racheté par les religieux de l’abbaye de Saint-Médard de Tournai, ancienne abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés (1779).
Ces religieux furent expulsés des lieux par les commissaires de la République française (1797). Les bâtiments devinrent ensuite le siège de la sous-préfecture du département de Jemappes (1800).
 En 1807-1808, Mgr François-Joseph Hirn, premier évêque concordataire de Tournai, obtint les bâtiments du gouvernement de Napoléon pour pouvoir y installer le séminaire diocésain. Il les restaura à grands frais grâce aux dons des prêtres et des fidèles du diocèse.

1. Les bâtiments résidentiels et les jardins

Le Séminaire épiscopal est installé depuis 1808 dans l’actuelle rue des Jésuites à Tournai, dans un complexe de bâtiments et de jardins construits et aménagés à différentes époques. Avant 1808, le lieu a vu se succéder, tour à tour, le collège de Jésuites (1595-1773), la communauté de chanoines réguliers de l’abbaye de Saint-Médard (1779-1797) et la sous-préfecture du département de Jemappes (1800-1808).
Le premier corps de logis est édifié à la fin du XVIe siècle. Les siècles suivants sont marqués par de grands travaux de construction, d’aménagement et de restauration: bâtiment central au fond de la cour d’honneur, dont seule subsiste la façade dans sa partie inférieure (1640), aile droite derrière l’église (1640), bâtiment situé à gauche de la cour (1679 pour la partie inférieure), bâtiment à front de rue, avec sa grande porte d’entrée surmontée d’un fronton triangulaire, de style classique (1731), aile gauche (fin du XIXe siècle), intérieur de l’aile droite (1932), « quartier des Sœurs » (1938), bâtiment central plus grand et surélevé (1947-1952).
Cet ensemble de bâtiments forme un vaste fer à cheval dont l’ouverture englobe un jardin en terrasse. Celui-ci surplombe un jardin beaucoup plus vaste situé en contrebas et traversé par l’ancien rempart de la ville (XIIe-XIIIe siècle). Sur le côté droit du grand jardin s’élève une construction à un étage (1754).

2. L’église

L’ancienne église des Jésuites a été bâtie en pierre de Tournai entre 1601 et 1604. Les plans en ont été dressés par le tournaisien Henri Hoeimaker, s.j., architecte des églises de la Compagnie de Jésus à Valenciennes (1607), Lille (1610), Mons (1617), Gand (1619) et Ypres (1625).
L’église mesure 41 m de longueur sur 19,50m de largeur. Sa façade est formée de trois pignons juxtaposés. L’ensemble est de style gothique tardif. Le portail est de style Renaissance. L’église possède trois nefs, couvertes chacune d’une toiture à double pente. Ces trois nefs se composent de six travées terminées par un chœur à chevet plat. Il n’y a pas de transept.
La vaste tribune, située au revers de la façade, est en pierre et en marbre, de style Renaissance (1605). Certains éléments décoratifs permettent de la rapprocher du jubé de la cathédrale de Tournai, œuvre de Corneille Floris.
Avant la restauration néo-gothique du chœur (1897), l’église possédait un maître-autel de Nicolas Lecreux (XVIIIe siècle), provenant de l’ancienne abbaye de Saint-Médard. Vendu par le Séminaire à la ville de Tournai et déposé à la Halle-aux-Draps, il disparut dans les bombardements de mai 1940. L’Assomption de Lecreux, autrefois dans l’église Sainte-Marguerite à Tournai, a été placée dans l’église du Séminaire en mars 2006. Le vitrail coloré qui se trouve tout en haut du chevet représente saint Charles Borromée, patron du Séminaire ; il est l’œuvre du maître-verrier Capronnier (1866).
La dernière restauration intérieure de l’église date de 1968-1969. La façade a été refaite en 1973-1974.

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